Si quelqu'un m'avait dit qu'un jour je me retrouverais dans une école de formation pour devenir focolarino, j'aurais souri et je lui aurais répondu : « bien essayé ! ». Je n'avais aucune idée de ce qu'était un focolarino. Jusqu'au jour où, travaillant à Porto Novo, la capitale de la République du Bénin, j'ai eu une collègue focolarine qui m'a ouvert à cette nouvelle réalité.
Avant l'université, j'avais reçu une formation jésuite et il était clair pour moi que je deviendrais prêtre jésuite. Tout était prêt pour mon départ de Porto Novo lorsque j'ai été invité par un focolarino à une petite école de formation pour les jeunes qui voulaient devenir focolarini. J'y suis allé, non pas dans l'intention de le devenir, mais pour le plaisir de voyager et de rencontrer des personnes connues et nouvelles.
Le scénario changeait pour moi. À la fin, j'ai demandé à ce focolarino : « Combien d'écoles dois-je fréquenter pour devenir focolarino ? »
Passer de l’aspiration à devenir prêtre jésuite à celle de focolarino n'était pas facile. Logiquement, j'avais mes craintes et des anxiétés à l'idée d'emprunter un chemin inconnu avec ses incertitudes. De plus, pour un esprit formé à s’appuyer sur les réalités les plus évidentes, c'était difficile.
Un proverbe dit : « Look before you leap » (Regarde avant de sauter), ce qui semble être le meilleur conseil. Mais curieusement, d'après mes expériences jusqu'alors, je m’étais rendu compte que "voir" du point de vue de Dieu commence réellement après le saut. Mes premières expériences au focolare ont été des journées heureuses paisibles et enthousiastes.
Mais avec le temps, l’enthousiasme s’est affaibli et a été remplacé par des craintes quant à l'immensité de ce à quoi Dieu m'appellait. Je me suis rendu compte que la force nécessaire pour répondre à cet appel était loin d'être à ma portée. J'avais appris psychologiquement que lorsque l'objectif devient trop lointain et semble inatteignable, on se sent frustré et la possibilité d'abandonner est élevée. Cela m'a fait douter et m'a remué.
L'amour et l'attention que j'ai ressentis à chaque étape de mon parcours, de la part de mon entourage, ont dissous les peurs, grâce aussi à l'écoute de leurs expériences de vie enrichissantes, qui ne restent pas seulement dans la tête, mais pénètrent le cœur comme une épée à double tranchant. Les aspects qui me semblaient négatifs se sont peu à peu transformés en humilité et gratitude envers ceux qui ont partagé ces moments avec moi, et dans la confiance en Celui qui m'a invité à faire partie de Son projet et qui me fournira toutes les grâces nécessaires. Les détails sont encore flous et rien ne garantit que l'atterrissage se fera en douceur, mais j’ai, au fond de moi, une raison qui échappe au raisonnement, à savoir que Dieu sera là à chaque étape du voyage.
